alexandra bitouzet
La folie que c'est d'écrire.
ACTUELLEMENT EN QUETE D'UN EDITEUR
Extraits
"J'ai grandi et la littérature est devenue une chapelle et les écrivains des dieux. Je croyais qu'en rencontrer un changerait le cours de ma vie et qu'un seul d'entre eux lui donnerait un sens. J'ai attendu. Longtemps. Jusqu'à ce que je réalise que cette rencontre je l'avais déjà faite, depuis toujours, que cet écrivain que j'attendais depuis tout ce temps était là, devant moi, tous les jours, que cet écrivain, c'était moi."
"Je ne suis pas une femme, je suis un écrivain. Je ne suis pas un sexe, je suis une somme de mots, de termes, de terminaisons, d'accords. Je refuse d’être comme tous ceux qui se targuent d'être ce qu'ils ne sont pas. Je veux que, pour moi, la question de ce que je suis ne se pose pas, plus, jamais. Je veux qu'on écoute et qu'on lise ce que j'ai à dire et à écrire. Je veux que l'on se taise quand mon tour sera venu comme je me suis tue toutes ces années en acquiesçant aux autres. J'ai besoin que l'on me donne de l'importance. Je veux écrire. Écrire ou mourir."
Le pitch
Esther aime la littérature, Esther veut écrire, mais Esther a un mari et deux enfants. Dans l'ordre ou le désordre.
La vie d'Esther n'est pas des plus palpitantes: une grossesse inattendue à 20 ans l'oblige à mettre un terme à ses études et à ses rêves de carrière dans l'enseignement; elle sera donc secrétaire dans un cabinet médical, un job qu'elle déteste.
Alors, elle écrit en cachette, elle vole du temps à la nuit pour aligner les lignes avec difficulté, plonge dans le passé l'inspiration qui lui donnera la force de raconter. Raconter la folie que c'est d'écrire.
Lentement, les autres vont la persuader qu'elle est folle, insidieusement, sa famille va se liguer contre elle pour l'empêcher d'écrire...
Commence alors la chute, le plongeon dans la spirale de la dépression, de la violence, de la démence...
L'avis de l'éditeur
"La folie que c’est d’écrire, c’est un extraordinaire hurlement de colère enragée !
Quand Alexandra Bitouzet revendique qu’après avoir procréé, elle voudrait avoir le droit de créer, on mesure que la condition féminine a encore beaucoup à gagner, que dans le quotidien de la femme, la création n’est accessible qu’une fois les enfants torchés, la maison rangée et l’homme repu par tous les orifices.
Et elle a raison.
Un livre à lire, pour revoir sa manière de penser."
"Elle nous bouscule dans nos certitudes sensibilisés au féminisme, nous qui autorisons nos femmes à travailler, à avoir un statut social, à mener une carrière…. Tant que ce ne sera pas au détriment de la famille."
Le comité de lecture
"La normalité, la folie, le féminisme, trois sujets pour lesquels j’ai beaucoup d’intérêt depuis quelques années. De plus, l’écriture « au burin » qui me faisait peur au début, au final, m’a beaucoup plus. Elle donne un bon rythme et maintient la tension idéale pour ce roman.
On est dans une œuvre où l’auteur donne l’impression de se dévoiler, de raconter une partie de sa vie, est-ce une fiction ou une réalité ? Telle est la question qu’en tant que lecteur je me suis posée tout le temps de la lecture…Et pour moi, pouvoir lire en étant en balance entre réalité et fiction ça me plait, car on est toujours dans une intimité… celle de la vie ou du cerveau de l’auteur.
Violent et doux à la fois, on y ressent tout la pourriture qui ronge cette femme, et cette dernière qui essaye de rester digne, dans la norme d’une femme, mère et employé…et pourtant au fil des mots, elle lâche prise et laisse exploser sa tribalité (la scène décrite à partir de la page 47 est grandiose...), elle nous dévoile son côté animal et obscure…La merditude des choses qui l’entoure et la remplie…et c’est beau…Tellement réel, tellement humain toutes ses questions qui remplissent sa tête, ses idées noires qui la ronge…On est tous un peu cette femme, et c’est cette proximité de personnalité qui fait que ce roman est beau…"
(Joaquim Cauqueremont)
Tout au long de ma lecture, j'étais dans un Chabrol. Un bon Chabrol des familles, sans fioritures, bien écrit, bien rythmé, bien balancé, pour des gens qui aiment les histoires communes de chez nous, glacées dans ses secrets frigides de haine bien triste, de vie sans amour, mais avec des devoirs.
Tout au long du livre, je voulais la voir gagner. Et elle gagne, assurément ! Pas ce à quoi je m'attendais, mais c’est parfait. Où Truffaut rejoindrait Chabrol et se ferait descendre par Godard (de toute façon).
On veut la voir gagner parce qu'elle n'a que des ennemis, y compris ses enfants (bien trouvé !). J'adore. Et puis les pataquès qui lui tombent sur la tronche, dans un ordre sublime, avec une constance métronomique, allant crescendo, avec des alternances à décharge. Tout ça dans une bête petite vie provinciale où les secrets ne sont pas bien gardés. Car à la fin, le livre sera. Sa haine revigorante, sa lucidité teigneuse, ses folies froides, allégoriques : des bonheurs rares.
(John Ellyton)