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Facebook ou la fin de l'ère glaciaire

 

 

 

Facebook et la fin de l'ère glaciaire/Episode 1
(si tu veux être dans l'épisode 2, clic sur j'aime et partage !)

 

Quand aura fondu le dernier glaçon de mon verre de whisky que je savoure devant le plat en sauce que Marie-Claire Q, mariée, deux enfants, de Nemours, vient de réaliser et dont je me fous autant que mon premier soutif' rose dragée, alors seulement là, j'irai remettre de la glace et je cliquerai à nouveau sur Alex Btz. Puis sur Accueil. Puis sur Alex Btz. Le verre sera vide et je me sentirai contrainte et forcée de remettre de la glace. Du coup. Ben oui, faut bien s'occuper ! Entre temps, Maximilien aura fait une blague terriblement pas drôle sur un sujet que je ne maîtrise pas du tout (lui non plus d'ailleurs). Dix-sept minutes plus tard, ne recueillant aucun like, deux solutions s'offrent à lui : la mort par pendaison ou supprimer et trouver une autre vanne (drôle cette fois !) Prions pour la première. Pitié. Jacky aura fait un jeu de mots comprenant le mot "pipe" et demandera à toutes les dames postant un commentaire de lui montrer leurs seins. Christine nous parlera de ses bottes et Steph postera une photo de trisomique en disant que oui, on peut rire de tout ! Camille proposera un cliché pris par elle où l'on verra soit sa paire de fesses, soit sa paire de seins.Tous les jours, sans répit. Lili partagera sa page en citant Nabila (Nan mais allô quoi ! Tu connais pas Nabila ? C'est comme si je te dis, t'es un artiste et tu connais pas Lili !) Et mon glaçon aura fondu. Le troisième de sa génération. Repose en paix. Dépitée, je m'en jetterai un autre. Un panneau, un proverbe, une chanson youtube et quatre whisky plus tard rien n'aura changé. Je viderai mon verre en me faisant chier, très très fort, sans comprendre pourquoi je persiste à passer de accueil à Alex Btz, toutes les six secondes, alternant une gorgée, un clic, parfois un like, rarement un poke, à part avec Jean-Philippe, va savoir pourquoi ! Depuis cinq jours, je tiens bon. J'ai annoncé que je me retirais quelques temps de la vie virtuelle, prétextant une envie de modeler de la pâte avec mes lardons. Pourtant c'est faux et tout possesseur d'i-phone le sait, je me suis connectée il y a onze minutes. Fliquée ! Enfoiré ! Fait chier ! (A suivre, parce qu'il y a tant à dire ! Mark, si tu m'entends, j'suis bourrée et je t'emmerde ! Et tout ça, c'est ta faute, ta très grande faute ! ) 

 

 

Episode 2, Suite et fort probablement fin.

 

Bouleversée par le succès de « Facebook et la fin de l'ère glaciaire », j'ai troqué mon whisky contre un premier cru de codéine. Bouleversée ou retournée, chamboulée ou abasourdie. Saperlipopette, je n'en reviens toujours pas ! Pendant ce temps, Sév a toujours le nez coincé dans le cadre de sa photo de profil, Lili continue coûte que coûte de partager des trucs et des machins qu'elle verrouille pour deux personnes et ose parfois des statuts saugrenus qu'elle oublie de déverrouiller et que personne ne voit (du coup, ben oui !) Lasse de cet outil de communication, j'ai décidé d'appeler Marylène qui a un répondeur fort étrange puisqu'on ne peut pas y laisser de message ! J'ai donc appelé Emilie qui était ravie. Nous nous sommes promis juré craché de nous voir aux prochaines vacances. Sa voix n'a pas changé depuis la Terminale STT, action communication et administration. Aussi nommée section poubelle (quinze ans après, je comprends hélas pourquoi mais c'est trop tard !) Et puis j'ai reçu deux MP ! Deux mp qui m'ont un peu secouée, il faut bien l'avouer ! Le premier pour me demander qu'était-ce donc ce texte tout pourri ? Pardon ? Pardonne-moi. Passons à autre chose, voulez-vous ! Le second venait d'une personne que je n'ai pas vu depuis cinq ans, lors de funérailles, pour me demander si y avait moyen ? Moyen de quoi, répondis-je, sachant pertinemment de quoi il était question parce que quand même, je ne suis pas un lapin de trois semaines ! Moyen d'avoir de la marijane ? Nan mais allô quoi ! Je t'ai pas vu depuis cinq ans et c'est tout ce que tu as à me demander ? Désolée chérie, tout ce que je peux te fournir est légal, remarque la codéine en snifette avec une paille de MacDo, ça peut aussi te déglinguer les naseaux ! Sur le cul je suis ! Saperlipopette ! Je te l'avais dit ! Facebook c'est ça aussi et surtout devrais-je dire ! Je reste pour elle, je vous l'ai déjà dit. Alexandra Bitouzet. N'empêche que j'ai quand même trouvé l'énergie pour écrire un texte à Mathieu sur un sujet imposé : Avouer un mensonge. J'ai mis deux jours à comprendre le sens de la question et une heure pour écrire la réponse. Après ça, je n'étais plus vexée, ni rien du tout. Finalement je m'en fous pas mal de ce que les gens pensent. J'écris, c'est ma seule liberté et je ne compte pas m'en priver ! Je réalise aussi qu'il y a de plus en plus d'écrivains dans mon fil d'actualités, que j'ai liké des trucs qu'il faudrait vraiment que je délike (facebook c'est aussi l'invention de mots imprononçables!), que l'on parle beaucoup de Cahuzac, que son nom rime avec prozac et que ça me botterait bien de m'appeler comme un médicament. Que j'aurais peut-être dû prendre un pseudo finalement. Pendant ce temps Ina partage ma page et je la remercie. Il neige en normandie. Toutes les sept secondes, 1350m2 de forêts amazonienne disparaissent de la surface de la terre. Toutes les deux minutes une femme meurt en donnant la vie. J'essaye de calculer le nombre de cercueils qu'il faudrait construire sans y parvenir. J'essaye de trouver un rapport à tout ça. Il n'y en a pas. J'aurais dû faire option macramé, c'était moins risqué que d'écrire. J'ai arraché le reste de mon sourcil gauche. Il me reste le droit, me direz-vous. (Mark, j'ai tant de choses à te dire. Envoie-moi un mp pendant que je recolle mes poils !)

 

 

La fin de l'ère glaciaire, épisode 3.

 

Parce qu'une trilogie à deux épisodes, ça ne s'appelle pas une trilogie, il fallait que je vous écrive un ultime billet doux ! Les glaçons ont fondu, ils ont dilué l'alcool, atténué l'effet. Mais les mots ont retenti et ont fait écho, raisonnant la douleur et matraquant la raison. Je pèse chaque mot que je pose un à un, je vous propose des textes et je ne demande rien. Rien en échange à part de lire et de partager, si le cœur vous en dit. Ecrire, c'est prendre le risque de ne pas plaire. Si j'étais un whisky, je m’immergerais de glace pour atténuer la brûlure qui menace. J'ai décidé de ne pas craindre vos remarques, même si elles blessent, même si elles décapent le cœur à l'acide chlorhydrique. J'ai l'égo bien placé, fort confortable, mon cul dessus. En vérité, je m'en fous et tant pis pour vous. Et tant pis pour nous. Je sais ce que je vaux, je sais d'où je viens et où je vais. Mais que sait-on de ceux que l'on ne connait pas, cachés derrière des statuts, au fond, pas grand chose. Je sais que Ci-Ya aime ses enfants, par dessus tout, et ses cousines aussi beaucoup, les corps ébènes et rattraper le temps perdu. Et c'est un peu près tout mais c'est déjà pas mal. J'ai décidé de ne pas être drôle. J'suis pas d'humeur. J'ai pas envie. J'ai pas mes règles. C'est même pas hormonal. J'ai pas d'excuse, j'vous demande pardon. Ce que je vous donne à boire aujourd'hui ne rend pas ivre et ne guérit de rien. Je vous ouvre mon cœur, je tranche mes veines. Mon pouls ralentit. Je n'ai plus envie. De rien. Du tout. D'ici 10000 ans, nous entrerons dans une nouvelle ère glaciaire. Et l'homme s'adaptera encore parce qu'il s'adapte à tout. Imaginez les statuts facebook des Homo sapiens de demain. Et les photos de vacances camouflés dans des peaux de phoques. Et les bouches en cul-de-poule au bord de la banquise. Je n'ai pas peur de mourir quand je pense à demain. J'aurais presque hâte mais j'ai encore à faire. Laissez-moi un peu de temps, quelques années tout au plus. Construisez des bunkers, achetez de l'avoine, sécurisez vos connections, badigeonnez-vous de graisse d'oie, n'ayez plus peur du froid. Profitez de la vie. Et mettez-la en pâture. Montrez vos meringues, vos choux à la crème, vos gâteaux d'anniversaire, vos vacances au soleil. Et parlez-nous de vous. Demain il ne restera rien que la glace et le froid, les gerçures aux mains et le souffle du vent. Les mammouths seront vos animaux de compagnie, les femmes auront de la barbe et les hommes du poils aux couilles. Et Mark sera mort, et toi aussi, et toi, et moi. (Mais Lili sera toujours Lili ! )

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