alexandra bitouzet
Vous me faites chier !
A baver sur les chômeurs.
A baver sur les agriculteurs.
A baver sur les fonctionnaires.
A baver sur les profs,
Sur les étrangers,
Sur les voilées,
Sur les black, les beurres,
Les feuj et les chintok,
Les gros,
Les maigres,
Les moches
Et même les beaux.
Sur celui qu'achète chinois et surtout pas français.
Parce qu'avec son rsa il peut carrément pas.
A baver sur celles qui font des uv
Et sur celles qui n'en font pas assez,
Sur celles qui portent des mini-jupes,
Celles qui se donnent des airs de pute,
Celles qui portent que des pantalons
Et qu'on aurait mieux fait d'appeler Raymond.
Vous me faites chier à baver
Sur les pédés,
Les lesbiennes,
Les féministes,
Les machos,
Les putes et les fainéants.
Sur ceux qui font la grève
Et aussi sur ceux qui la font pas.
Sur ceux qui laissent brailler leur môme
Et ceux qui leur caressent les côtes
Vous me faites chier,
A baver sans vous essuyer,
Sur ceux qui se trompent
Ou qui choisissent de se faire chier,
Sur ceux qui s'aiment
Et ceux qui se détestent.
Sur ceux qui bossent trop
Et qui sont jamais là
Et ceux qu'en branlent pas une
Et qui en plus aiment ça.
Vous me faites chier
A pas vous regarder,
A être
Hier Charlie,
Aujourd'hui Aylan,
Demain plus rien.
Que t'chi, que dalle
A vous chercher une nouvelle cause
Mais à jamais aller au bout.
A regarder que le voisin,
C'ui qu'a un chien qui gueule
Trop fort,
C'ui qu'écoute sa musique
Trop fort,
C'ui qu'a des mômes qui chialent
Trop fort,
C'ui qui bat sa femme
Trop fort.
Mais si elle reste c'est qu'elle aime ça.
Vous me faites chier
A pas bouger vos culs,
A dire que c'est la faute de l'autre
Nananananère,
C'ui qui dit qu'y est.
Vous me faites chier
A pas vous regarder
C'est pas une poutre que vous avez dans l'œil,
C'est la toiture tout entière
De votre putain de baraque
qui est en train de prendre feu !
Mon arme c'est les mots.
Vous vous trompez de colère
quand vos haïssez les sans-papiers,
les réfugiés, les basanés, les pas-comme-vous,
C'est bien le pire de tout, de se tromper de colère
car c'est se tromper d'ennemi
et c'est laisser faire ce qui vous exaspère.
Vous ne comprenez pas, ne comprendrez jamais,
qu'en haïssant ces gens,
vous ne faites que diviser pour les laisser régner.
L'ennemi n'est pas humain.
L'ennemi c'est l'argent.
L'ennemi c'est le pouvoir.
C'est l'avidité bestiale de nos politiciens à se jeter dessus,
Dessus l'argent,
Dessus le pouvoir,
Pendant que nous, en bas,
de plus en plus bas et de plus en plus nombreux,
on crève comme des rats.
Et eux se bâfrent comme des rois,
Et eux décident pour nous,
A quand nos retraites,
A quand nos impôts,
A quand nos repos,
Et ils ont des chauffeurs,
des gardiens de leurs corps,
Bordel, tu m'étonnes,
faut les garder leurs corps !
Le plus longtemps possible,
Pour protéger tout ça,
Les mandats qu'ils cumulent,
Et le fric qu'ils nous pompent,
Ils sont gras et ils sont laids,
nos sales politiciens,
Leurs nez luisants et leurs dents blanches,
superbement alignées,
Devant la caméra et leurs mentons dressés
à nous parler de ce qu'ils ne vivent pas.
Et ne vivront jamais.
A nous parler de solidarité,
mais ils font quoi, eux ?
Et ils renoncent à quoi, eux ?
À quel privilège ?
À quelle indécence ?
Vous vous trompez d'ennemis,
Vous vous trompez de colère,
Traite-moi de démago,
Mon arme, c'est les mots !.
L'avorton
Le chien, Il te quitte, la crevure
T’es enceinte. L’infâme porc, l’enflure
Décision, vite. IVG
Une Pension. Un accord. Pas IVG.
En quelques jours, ce fut la fin
Combien ? Mais combien, combien tu veux putain…?
Sensation de vide. Manque quelque chose. Un bébé
Pas seulement. C’est de tes tripes qu’t’as avorté
Tu saignes, tu défèques. Tu t’chies d’ssus non de dieu.
En expulsant ce petit bout, la puer l’a déchiré en deux
T’as Avorté de ce qu’il restait d’humain en toi
T’as la garde de ton ainé. T’es s’couée, secoue-toi.
Le regard, déjà loin, on dirait qu’tu cherches ta place
La vie n’est plus là, on ne peut plus la voir en face
Tu répands ta blessure elle suppure.
Peux plus cacher sa rage devant ce monde d’ordure
Tu leur en veux d’être heureux, d s’aimer, d’être deux
Les questions fusent, s’agitent et giclent pour aller mieux.
Le bonheur? Oui le bonheur ça ressemble à quoi?
Quand tu t’endors, tu te sers fort, fort dans tes bras
Tu doutes, tu pleures, mais t’essayes de simuler
D’avoir une vie d’couple et d’effleurer la normalité
Mais quand tu t’réveilles, y a plus personne au fond
A en crever, pas supporter...L’abandon…
Ma Bitch
Tu veux retomber amoureuse,
Festival d’histoires foireuses,
Foutre un homme dans ta tête
Mais c’est pas là qu’il veut être.
Les plans culs que tu cumules,
Foireux ou discrets,
Défilé de testicules,
Plus foireux ou moins discrets.
Y a le type qui rugit, qui couine,
Un avant-bras à la place de la pine,
Tu t’en sers de porte-manteaux
L’été de perchoirs à moineaux.
R
Y a le radin à petite bite
Handicapé mais qu’a du fric,
Au pieu c’est Roger Rabbit,
Vive les godemichets télescopiques !
Il glousse comme une riquette
Quand t’aimerais du rab de quéquette !
Se comporte comme une vraie gonzesse
Et ne matte même pas tes fesses,
Allez ma bitch, dégage-moi ça,
Envoie bouler tout l’poulailler
Dis-lui n’importe quoi,
Quitte à dire que tu le mérites pas.
R
Y a le gars qui s’accroche
Qui voudrait que tu sois sa coch’
Mais qu’est con comme pas permis,
Bah quoi, t’aimes pas Johnny ?
C’est un mec, un vrai, qui pue la testo,
Qui se baise les muscles et se croit super beau,
Toi tu restes anxieuse,
Te faire tringler ou tomber amoureuse ?
Et pourquoi pas, oui pourquoi pas,
Toi aussi tu y as droit,
Suffirait juste que tu dises non,
A toute cette arène de sales cons
(Etre leur bitch, se foutre en levrette
Soumise, rebelle ou soubrette
Femme fatale même en cunni frontal
Ils s’en tapent tant qu’tu t’empales)
R
Allez ma bitch, écarte un peu les pattes
Exécute, qu’ils exultent, te culbutent
Cambre toi, fais pas ta pute
Tes désirs ils s’en tapent,
Ils ne veulent que du sexe Allez next…